Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba
Rédigé le 21 janvier 2021
Premières phrases du livre :
2 janvier – Le verre à moitié plein de glace.
J’ai filé en douce. Saint-Bruno-de-Kamouraska, ce n’est pas la porte à côté, mais loin de moi le blues de la métropole et des automates aux comptes en souffrance. Chaque kilomètre qui m’éloigne de Montréal est un pas de plus dans le pèlerinage vers la seule cathédrale qui m’inspire la foi, une profonde forêt qui abrite toutes mes confessions. Encabanée de Gabrielle Filteau-ChibEncabanée de Gabrielle Filteau-Chibaette plantation d’épinettes poussée en orgueil et fière comme des montagnes est un temple de silence où se dresse ma cabane. Refuge rêvé depuis les tipis branches de mon enfance.
Pourquoi ce titre
Seuls la photo de couverture et le titre ont fait que je devais absolument lire ce livre 🙂 bon Ok, j’ai ensuite lu le résumé, mais finalement il n’a fait que confirmer mon envie de découvrir ce roman québécois tout nouvellement arrivé chez le Mot et le Reste. Le Mot et le Reste qui vont d’ailleurs continuer à proposer des écrits québécois pour mon plus grand bonheur, car ma dernière lecture « L’apparition du Chevreuil », a été un gros coup de cœur.
Dans encabanée, Gabrielle Filteau-Chiba nous livre le portrait d’Anouk qui, lassée de participer au cirque social et aliénant qu’elle observe quotidiennement à Montréal, quitte son appartement pour une cabane rustique et un bout de forêt au Kamouraska, dans la région du Bas-Saint-Laurent. Encabanée dans le plus rude des hivers, elle apprend à se détacher de son ancienne vie et renoue avec ses racines.
En me proposant un huis clos, au milieu des bois en plein hiver québécois l’auteure ne pouvait que me séduire (et me rappeler de fabuleux souvenirs). Le roman nous est livré sous forme de journal de bord où nous allons suivre la narratrice pendant sept jours.
Sept jours où elle écrit son ressenti par rapport au froid, où elle nous décrit la sublime nature qui l’entoure, la dureté de vivre dans cette vielle cabane où un petit animal viendra lui tenir compagnie et où elle aura la visite surprise d’un individu en cavale.
Alors pour tous vous dire, j’ai adoré les trois quarts de ce très (trop) cours roman. J’ai aimé l’ambiance, les descriptions du froid et de la nature, l’expérience ( même si j’ai l’impression qu’Anouk la subit plus qu’autre chose). J’ai adoré lire les expressions québécoises de l’auteure (pour les non bilingue 😉 un glossaire est disponible à la fin de l’ouvrage). C’est un excellent choix de les avoir laissées, car je sais que certains éditeurs font le choix de ne pas le faire pour certains romans, cela apporte un plus dans le dépaysement.
J’ai bien aimé aussi la fin du roman où il est question d’activisme écologique et si je ne dis pas de bêtise le second tome de ce triptyque tendra vers ce thème.
En revanche, une partie m’a passablement énervé, car je n’ai pas aimé certains comportements d’ Anouk et certains raccourcis.
Ce roman aurait bien mérité d’être plus long, car il se lit beaucoup trop vite, toutes les interactions sont trop condensées. Comme si les jours duraient une semaine ( en même temps, c’est sûrement ce que l’on doit ressentir quand on vit au milieu de nulle part dans une vieille cabane).
Gabrielle Filteau-Chiba a réellement vécu dans une telle cabane pendant trois ans, et cela se ressent dans son écriture. C’est d’ailleurs dommage qu’elle ne nous ait pas proposé le récit de son expérience.
Dans l’ensemble, encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba est une bonne lecture, très dépaysante et rafraichissante, avec une jolie écriture malgré quelques petits bémols. Ce roman étant un triptyque je lirai la suite avec plaisir et pour le coup je relirai celui-là aussi car je pense l’avoir lu trop vite.
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Encabanée de Gabrielle Filteau-Chiba est publié dans la catégorie Lectures Canadiennes avec le(s)
je passe tant de temps au Québec que j’ai déjà bien développé mon vocabulaire ! ce genre de livres ne m’attire absolument pas mais je te conseille vivement un voyage au Québec !
il m’a rappelé de beaux souvenir de cabane et de chiens de traineau, même s’il n’y en a pas dans l’histoire 🙂